Sir Becks, MBE & compagnie: comment la “gentillesse d’État” s’est mise à jour en 2025
Si on pense « écuyer » et « gentilhomme », on imagine capes, éperons, tournoi à la chandelle. En 2025, le Royaume-Uni a rappelé autre chose : l’honneur public, c’est surtout rendre service —sport, causes, culture— puis on épingle une médaille après coup. Deux scènes résument l’année : David Beckham enfin fait chevalier dans la King’s Birthday Honours, et Georgia Harrison (activiste anti-“revenge porn”) reçue MBE à Windsor par le Prince de Galles. Le panache existe toujours, mais ce n’est plus la naissance qui le confère : c’est ce qu’on apporte aux autres.
David Beckham, chevalier tardif mais logique
Il a mis du temps à arriver à l’armure, Becks. Mais en juin 2025, son nom tombe enfin dans la liste d’anniversaire du roi : chevalier, pour le foot, la philanthropie, l’influence culturelle. Les tabloïds se sont chargés des « Sir David » à toutes les sauces ; le fond est plus intéressant : l’État remercie un type qui a porté une image britannique positive pendant 25 ans et l’a transformée en levier caritatif.
Bonus miel-citron : l’homme est ambassadeur de The King’s Foundation, copain d’abeilles avec Charles, et a lancé BEEUP, des snacks au miel. On est loin du cliché « épée & destrier », mais très proche d’une chevalerie version 2025 : artisanat, nature, éducation.
Georgia Harrison, MBE : la bravoure numérique
8 octobre 2025, Windsor. Georgia Harrison reçoit son MBE des mains du prince William. Son combat : faire reculer la pornographie non consensuelle et protéger les victimes. C’est exactement le signe d’un système d’honneurs qui s’aligne sur la dignité des personnes à l’ère numérique — pas sur les quartiers de noblesse.
La même logique partout : le mérite avant les titres
Le même cru 2025 a aussi distingué Luke Littler, prodige… des fléchettes. Oui, des fléchettes. Sérieux. Ça dit bien ce que ça dit : on récompense ce qui fédère, fait vibrer, inspire, même si ça se joue dans un pub.
Trois détails croustillants d’investiture (à raconter au dîner)
1. Le mythe hollywoodien “Arise, Sir…”
À l’accolade, on ne dit pas “Arise, Sir…”. C’est joli au cinéma, mais le protocole officiel précise que ces mots ne sont pas utilisés. L’épée touche épaule droite puis gauche, on remet l’insigne, fin. (Navré pour les scénaristes.)
2. Le « pin » anti-catastrophe
Le Palais file aux récipiendaires une petite épingle spéciale pour accrocher l’insigne sans faire tout tomber devant la famille. La chevalerie, c’est aussi de la logistique.
3. Le bain — littéralement
Le très vénérable Order of the Bath doit son nom à un ancien rituel : bain purificateur et veille la nuit précédente. Moins spa-day que vous l’imaginez. (On a fait plus cosy.)
Ce que 2025 raconte de l’"écuyer" 2.0
Au Moyen Âge, l’écuyer portait l’armure du chevalier. En 2025, le/la « gentil(le)homme » porte autre chose :
• une cause (Harrison) ;
• un rôle culturel qui rassemble (Beckham) ;
• un talent populaire qui fait pays (Littler).
Les capes restent pour la photo ; l’essentiel, c’est la contribution. Si on parle d’«honneur», c’est moins l’éclat du métal que l’utilité sociale qui brille.